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Entre politique et dévotion: Philippe de Champaigne, 1602-74

Between politics and religious devotion: Philippe de Champaigne, 1602-74 Exhibition: 20 September 2007 - 13 January 2008

Location

Musée Rath
Place Neuve 2
CH-1204 Genève

Philippe de Champaigne, Elijah asleep, ca. 1656. Le Mans, Musée de Tessé

Philippe de Champaigne (1602-74), Elijah asleep
Le Mans, Musée de Tessé

From the museum website

This important exhibition dedicated to one of the major artists of the Grand Siècle, who has not been the object of a retrospective exhibit since 1952, was conceived and realised by the Geneva Musée d’Art et d’Histoire in collaboration with the Palais des Beaux-Arts in Lille and the Réunion des Musées Nationaux (of France), the co-organisers of the event. This undertaking is part of the Geneva museum’s project of highlighting the importance of its 17th century French paintings, which will be put into perspective on this occasion. The collection is not only an essential element of the Museum’s archives, but also one of its specificities within the panorama of Swiss museums.

Organised in chronological order, the exhibit is based around a significant group of more than sixty canvasses that illustrate the importance and prestige of the artist’s principal commissions, whether they came from royalty (Marie de Médicis, Richelieu, Anne of Austria), the Carmelites, the Carthusians, or the Port-Royal convent. Heir to the Flemish tradition and imbued with a profound spirituality, Champaigne worked in the portrait, religious and landscape genres to create a noble and monumental manner of painting that magisterially reconciles classicism and realism.

Museum press release

Genève, juin 2007. Brillant portraitiste, paysagiste et peintre du sacré – XVIIe siècle oblige –, Philippe de Champaigne apparaît aujourd’hui comme l’un des artistes majeurs du Grand Siècle, et son art est considéré comme l’une des expressions les plus accomplies du classicisme français. Pourtant aucune rétrospective ne lui a été consacrée depuis celle de 1952 à l’Orangerie des Tuileries, et le catalogue raisonné de son œuvre, publié par Bernard Dorival en 1976 puis en 1992, est désormais à réactualiser. Célèbre par plusieurs chefs-d’œuvre devenus mythiques – les nombreux portraits de Richelieu ou le bouleversant Christ mort (Paris, Musée du Louvre) présent dans l’exposition –, Champaigne reste encore mal connu, son image de peintre des jansénistes de Port-Royal ayant occulté, depuis le XIXe siècle, les autres aspects de son talent.

L’exposition s’attache donc à redonner à l’artiste la place de premier plan qu’il mérite dans l’histoire de l’art : au cœur des enjeux politiques et religieux de son temps, il ne fut pas seulement le peintre des congrégations religieuses mais aussi celui de la cour. Attaché dès 1628, quelques années après son arrivée à Paris, à Marie de Médicis, il est au service de Richelieu et de Louis XIII, puis travaille pour la seconde régente Anne d’Autriche au décor de sa retraite au Val-de-Grâce à Paris. Il traverse donc quatre règnes qui sont en conflit avec les solitaires de Port-Royal et les parlementaires, insoumis et défenseurs de l’ordre, ses propres commanditaires dont il fit les portraits tel le brillant Omer Talon (Washington, National Gallery).

Réunissant près de soixante-dix tableaux, parmi les plus significatifs et les plus importants de sa production, l’exposition genevoise tente de restituer, dans un parcours chronologique, l’itinéraire artistique et spirituel de Champaigne : le décor du Carmel du faubourg Saint-Jacques, la première commande parisienne qu’il reçoit de la reine mère, est évoqué par deux compositions monumentales – La Présentation au Temple (Dijon, Musée des Beaux-Arts) et La Résurrection de Lazare (Musée de Grenoble), pour la première fois réunies depuis leur dispersion à la Révolution. Autour du Vœu de Louis XIII (Caen, Musée des Beaux-Arts), les portraits de Richelieu illustrent les liens de l’artiste avec le pouvoir. Une large section consacrée à Port-Royal rassemble deux des célèbres Cènes (Paris, Musée du Louvre, et Lyon, Musée des Beaux-Arts) et plusieurs tableaux majeurs destinés aux abbayes : La Madeleine (Rennes, Musée des Beaux-Arts) et son pendant, Saint Jean-Baptiste (Musée de Grenoble), sont parmi ses œuvres les plus émouvantes révélant aussi l’attrait de l’artiste pour le paysage. Enfin, parallèlement à l’évocation du décor du Val-de-Grâce, les nombreuses commandes pour les chartreux achèvent de témoigner de l’intensité de l’activité du peintre et de son atelier jusqu’à la fin de sa vie.

Flamand par ses origines et tel que ses contemporains l’ont toujours considéré, Champaigne est pourtant de ceux qui ont contribué à l’émergence du classicisme français non seulement par son art, mais aussi comme membre fondateur de l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1648. Son écriture picturale, faite de dépouillement esthétique, de dignité et d’ordre, de réalisme nordique et d’un sens du détail vériste, était propre à plaire au pouvoir et à convenir aux images de dévotion. Cet art mesuré, sans ostentation baroque, privilégiant le symbole plutôt que le pittoresque de la narration, lui a permis d’atteindre une puissance picturale inégalée : il a peint parmi les visages et les mains les plus poignants de vérité de l’histoire de la peinture comme en témoigne par exemple l’imposante figure de Moïse (Milwaukee, Art Museum).

Cette exposition, coproduite avec le Musée des Beaux-Arts de Lille – première étape de la manifestation (27 avril – 15 août 2007) – et la Réunion des musées nationaux, a été rendue possible grâce aux prêts nombreux des musées, églises et collections particulières de France, mais également d’Allemagne, de Belgique, de Grande-Bretagne, de Suède et des États-Unis. À Genève, dont le musée fut bénéficiaire de deux tableaux de Champaigne et de son atelier – l’un grâce aux envois napoléoniens, l’autre en 1942 à la faveur du legs Guillaume Favre –, cette exposition s’inscrit dans la perspective de la revalorisation de ses collections de peinture française des XVIIe et XVIIIe siècles, les plus importantes de Suisse, prémices de la rénovation du Musée d’art et d’histoire à l’aube de son centenaire en 2010.

Sponsors

Avec le soutien de la banque UBS S.A.,
de la Fondation Leenaards,
de la Fondation genevoise de bienfaisance Valeria Rossi di Montelera,
de la Stanley Thomas Johnson Foundation
et de la Fondation Hans Wilsdorf

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