From the museum website
Sous l’intitulé La passion Van Dongen, le musée des beaux-arts de Nice présente après plusieurs années de restauration 16 œuvres du peintre fauve (1877-1968) -14 huiles sur toile et 2 oeuvres sur papier- datant pour la plupart des années 1920 à 1930. Cet ensemble est complété par quelques 60 oeuvres -affiches, lithographies, livres illustrés …- de la collection Rudolf Engers (Pays-Bas).
Natif de Delfshaven, faubourg de Rotterdam en Hollande, où il fréquente l’Ecole des Beaux-Arts, Kees van Dongen qui admire Rembrandt et excelle en dessin, s’installe à Paris en 1899. Il loue un atelier au célèbre Bateau-Lavoir à Montmartre et se lie avec Picasso et sa femme Fernande.
Observateur de la société et surtout de celle des femmes, les thèmes de prédilection de Van Dongen sont les scènes de rue de la vie nocturne, les femmes de petite vertu, les bals musettes, cafés, music-hall, fêtes foraines … Sa peinture est vivante, chromatique, moderne.
Van Dongen est classé par les critiques comme « fauve » dés le salon des Indépendants de 1906, mais il est considéré comme un « fauve atypique » usant d’avantage de tons roses, violets et verts que de couleurs pures. Le nu exalte sa peinture qui exprime de façon dérangeante la sensualité féminine. En 1913, son oeuvre Tableau représentant un nu osé est enlevé des cimaises du Salon d’Automne.
De 1916 à 1920, Van Dongen qui a pris un nouvel atelier au coeur de Montparnasse, mène une vie mondaine, organisant bals et réceptions avec Picabia et les artistes de l’époque mais surtout, nouant des relations avec le monde de la couture -Paul Poiret, Nicole Groult, la marquise Casati et Léa Jacob dite Jasmy-.Cette période va déterminer une série d’oeuvres extravagantes dont l’autoportrait en Neptune de1922, tableau kitsch où il se représente costumé en conquérant, La nuit*, La brune et la blonde, Le couple*, La chute d’Icare, Tango*, Adam* et Eve*.
L’Enlèvement (1917-1920) montre Jupiter emportant sur ses épaules une femme inconsciente aux longs cheveux (Eve?) dans une ardente lumière solaire. Cette période à la fois poétique et provocatrice est suivie d’une période de travail appliquée à la commande de portraits (Léopold III, roi des Belges Anatole France, l’Aga Khan, la Comtesse de Noailles, Arletty, Maurice Chevalier ..).
En 1934, marquant sa rupture avec les marchands, il installe son atelier rue de Courcelles et y organise des expositions. Il travaille désormais pour une clientèle fortunée. De 1919 à 1968, il produit quantité d’aquarelles et lithographies pour les illustrations de plus de 20 livres. En 1967, le musée national d’art moderne de Paris et le musée de Rotterdam célèbrent les 90 ans de Van Dongen avec une grande exposition. La dernière exposition rétrospective a été réalisée par la Fondation Gianadda à Martigny (Suisse) en 2002.