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Le martyre de saint Jacques par Anton van Dyck

The martyrdom of saint James by Anthony van Dyck Presentation: 24 June - 14 September 2009

The museum in Valenciennes shows an in-depth presentation of this work by Anthony van Dyck. The painting originally hung in the Notre-Dame-de-la-Chaussée church in the same city.

From the museum website, 1 July 2009

Le Martyre de saint Jacques peint par Anton van Dyck provient de l’église Notre-Dame-de-la-ChaussĂ©e Ă  Valenciennes. Il reprĂ©sente les martyres de saint Jacques et de Josias, tels que les relate la LĂ©gende dorĂ©e parue au XIIIe siĂšcle. Jacques, disciple de JĂ©sus, est menĂ© la corde au cou devant HĂ©rode Agrippa et se voit condamnĂ© Ă  la dĂ©collation. Alors qu’il est conduit vers le lieu de son supplice, l’apĂŽtre guĂ©rit un paralytique. Le scribe Josias, qui assiste Ă  ce miracle, se convertit aussitĂŽt au christianisme, prĂ©cipitant ainsi sa fin, puisqu’il sera exĂ©cutĂ© en mĂȘme temps que saint Jacques.

Van Dyck a choisi de dĂ©peindre le moment oĂč Josias gĂźt, dĂ©capitĂ©. Le corps ramassĂ© du scribe esquisse une diagonale partant de l’angle infĂ©rieur droit de la toile pour remonter vers la gauche, jusqu’au bourreau armant de nouveau son geste. Cette ligne oblique, de mĂȘme que la tĂȘte abattue de Josias au premier plan, le sang jaillissant des veines du cou, colore la composition d’un sentiment dramatique particulier, propre Ă  l’art de la Contre RĂ©forme. Au centre de la composition, saint Jacques dĂ©signe le corps sans vie de Josias, adressant au Ciel un regard surprenant, empli de courroux plutĂŽt que de supplication.

La puissance de ce regard suffit Ă  rĂ©vĂ©ler le talent d’invention d’Anton van Dyck. L’artiste Ă©tait connu de son vivant, tant pour la qualitĂ© psychologique de ses portraits intimes, que pour l’originalitĂ© de ses grandes compositions religieuses. À la diffĂ©rence des premiers, les tableaux religieux Ă©taient rĂ©alisĂ©s Ă  partir de nombreuses Ă©tudes, faites d’aprĂšs des modĂšles vivants issus des couches modestes de la population. Van Dyck prenait ainsi plaisir Ă  des Ă©tudes sur le vif, dont il s’inspirait en particulier pour le dessin de ses apĂŽtres. L’extraordinaire prĂ©gnance de la figure de saint Jacques, au visage sombre, au regard sans concession ni rĂ©signation apparaĂźt comme le rĂ©sultat de cette observation constante de types populaires.

L’Ɠuvre de van Dyck doit encore beaucoup Ă  la leçon de ses maĂźtres, Rubens en particulier, mais aussi, par le jeu des modĂšles, VĂ©ronĂšse, le grand peintre vĂ©nitien. Van Dyck puise dans son exemple ces vifs accents de blanc pur venant rĂ©vĂ©ler l’éclat de l’armure du cavalier situĂ© Ă  droite de la composition. CaractĂ©ristique paraĂźt encore l’utilisation de rapides touches de teintes pastel soulignant le mouvement des drapĂ©s ou les traits d’un visage. Les tonalitĂ©s assourdies de bruns et de gris, enfin, confĂšrent Ă  la toile une atmosphĂšre fondue trĂšs particuliĂšre, et viennent isoler quelques plages de couleurs vives, le manteau bleu du saint, le costume vert du bourreau, les tuniques roses des deux cavaliers. Ces effets permettent de dater le tableau du musĂ©e de Valenciennes des annĂ©es 1627 Ă  1632, et de mesurer la synthĂšse entre le baroque anversois et la peinture vĂ©nitienne, alors si brillamment maĂźtrisĂ©e par Anton van Dyck.