CODART, Dutch and Flemish art in museums worldwide

Philippe de Champaigne: a good painter and a good Christian: the Portrait of His Wife Charlotte Duchesne, on loan from the Moravian Gallery Brno

Exhibition: 1 April 2008 - 31 March 2009

Exhibition around a newly discovered portrait by Philippe de Champaigne of the artist’s wife.

From the website of Radio Prague, 15 April 2008

Un tableau de Philippe de Champaigne Ă©merge de l’oubli

Ceux qui aiment l’art solennel et un peu austĂšre de Philippe de Champaigne ont une occasion unique de dĂ©couvrir la facette plus intime, plus lyrique de la crĂ©ation de ce portraitiste attitrĂ© du cardinal Richelieu. Ils peuvent voir au palais Ć ternberk au ChĂąteau de Prague un beau portrait rĂ©cemment identifiĂ© comme celui de la femme de l’artiste.

C’est la conservatrice de la Collection d’art ancien de la Galerie nationale de Prague Anja Ć evčik qui a rĂ©ussi Ă  identifier ce chef d’Ɠuvre :
«Le tableau a Ă©tĂ© achetĂ© en 2000 pour la Galerie morave de Brno et Ă©tait prĂ©sentĂ© dans le cadre de la collection d’art flamand en tant qu’Ɠuvre d’un maĂźtre flamand anonyme de la premiĂšre moitiĂ© du XVIIe siĂšcle. (
) Nous sommes heureux que les recherches aient dĂ©montrĂ© qu’il s’agit d’une Ɠuvre du portraitiste le plus brillant de la France du XVIIe siĂšcle.»

Bien qu’influencĂ© d’abord par Rubens, Philippe de Champaigne ne s’est pas laissĂ© sĂ©duire par l’opulence du style baroque. Il a pratiquĂ© un art plus austĂšre et plus spirituel qui lui a permis de devenir une des grandes figures du classicisme français. Anja Ć evčik rappelle l’itinĂ©raire de cet artiste:
«Philippe de Champaigne est nĂ© Ă  Bruxelles et ses racines flamandes se manifestent nettement aussi dans ce portrait. L’art du dĂ©tail et la facture quasi naturaliste que nous voyons sur ce tableau sont justement les traits que nous admirons dans l’art flamand. A l’ñge de 19 ans le peintre est arrivĂ© Ă  Paris oĂč il allait rester jusqu’à la fin de sa vie. Il s’est imposĂ© trĂšs vite en tant qu’artiste sollicitĂ© par la meilleure clientĂšle. Il a participĂ© par exemple Ă  la dĂ©coration du Palais du Luxembourg pour la reine mĂšre Marie de MĂ©dicis.»

Visage lisse et tendre, regard pensif, esquisse de sourire aux lĂšvres, bijoux aux symboles de la religion dans un dĂ©colletĂ© chaste – c’est cette image de sa femme Charlotte que Philippe de Champaigne a laissĂ©e Ă  la postĂ©ritĂ©. Il est Ă©vident que cette jeune femme Ă©tait aimĂ©e par son Ă©poux. Pour saisir son charme naturel et familier, le peintre a optĂ© pour la simplicitĂ© et renoncĂ© Ă  l’étalage de luxe. Par contre, chaque petit dĂ©tail de ce portrait est bien soignĂ©, comme si tout ce qui touchait la femme de sa vie, Ă©tait sacrĂ©.
«Le tableau est non seulement le portrait de l’épouse du peintre mais aussi de l’auteur lui-mĂȘme. Il nous montre comment il a vĂ©cu, quels Ă©taient ses rapports vis-Ă -vis du monde. Je pense que ce n’est pas seulement un trĂšs beau tableau, un excellent portrait sur le plan artistique, mais aussi un tĂ©moignage sur la vie privĂ©e de l’auteur.»

Le bonheur de Philippe de Champaigne n’a pas Ă©tĂ© long. EpousĂ©e Ă  l’ñge de 15 ans, Charlotte est morte en 1638, dix ans aprĂšs son mariage. Le peintre qui devait vivre encore 36 ans, ne s’est jamais remariĂ©. Ceux qui dĂ©sirent voir le visage de cette femme irremplaçable trouveront le portrait au palais Ć ternberk jusqu’au printemps 2009. Au dĂ©but de l’annĂ©e prochaine le tableau sera repris par la Galerie morave de Brno.