CODART, Dutch and Flemish art in museums worldwide

Rubens

Exhibition: 6 March - 14 June 2004

Curators

Hans Devisscher and Hans Vlieghe*

From the exhibition website

La rĂ©trospective Rubens organisĂ©e par le Palais des Beaux-Arts de Lille, propose un aperçu de la diversitĂ© de l’activitĂ© artistique de l’artiste. Le personnage de Rubens fait l’objet d’un intĂ©rĂȘt de plus en plus grand, ce qui se traduit par la mise en chantier d’un certain nombre d’expositions importantes. LĂ  oĂč la plupart de ces projets Ă©clairent un aspect partiel de l’Ɠuvre de Rubens, Ă  Lille l’évĂ©nement est conçu comme une rĂ©trospective classique.

Lille, en tant que Capitale EuropĂ©enne de la Culture, entend souligner Ă  travers cette exposition son caractĂšre flamand. Au dix-septiĂšme siĂšcle, Lille appartenait en effet aux Pays-Bas du Sud et Rubens peignit de nombreuses Ɠuvres pour les Ă©glises et les couvents de la ville et de la rĂ©gion.

L’exposition, qui comprend des peintures, des esquisses Ă  l’huile, des dessins et des tapisseries, se construit autour de diffĂ©rentes sections. La premiĂšre, “Les dĂ©buts de Rubens et Rubens en Italie”, Ă©claire l’Ɠuvre prĂ©coce de l’artiste. Des dessins d’aprĂšs des gravures de maĂźtres allemands, italiens et hollandais, rĂ©alisĂ©s avant qu’il n’ait acquis le titre de franc-maĂźtre, illustrent l’intĂ©rĂȘt prĂ©coce de Rubens pour l’art. A part quelques peintures datant d’avant 1600, cette section montre essentiellement des oeuvres peintes en Italie, tant Ă  Mantoue, oĂč il Ă©tait peintre de la cour du duc de Gonzague, qu’à Rome, oĂč il rĂ©ussit grĂące Ă  son frĂšre Philips Ă  s’intĂ©grer dans les cercles humanistes et nĂ©o-stoĂŻciens, ou Ă  GĂšnes, oĂč il peignit de superbes portraits pour l’aristocratie locale. Un ensemble de dessins illustre l’intĂ©rĂȘt vouĂ© par Rubens Ă  l’AntiquitĂ© classique et Ă  la Renaissance italienne.

Une deuxiĂšme section se penche sur les commandes de la bourgeoisie et les Ɠuvres profanes rĂ©alisĂ©es par Rubens aprĂšs son retour d’Italie. Nicolaas Rockox, Cornelis van der Geest et Balthasar Moretus y jouaient un rĂŽle de premier plan. Ces trois rĂ©sidents anversois commandĂšrent chez Rubens des Ɠuvres pour leur propre compte (des portraits ainsi que des peintures d’histoire) et pour les institutions et Ă©glises avec lesquelles ils entretenaient un rapport particulier. De plus, ils appartenaient tous les trois au mĂȘme cercle humaniste auquel se rattachait aussi Rubens. Cette deuxiĂšme section Ă©claire Ă©galement les commandes officielles, comme le tableau destinĂ© Ă  la Salle des Etats de l’HĂŽtel de Ville d’Anvers ainsi que les dĂ©corations de la ville rĂ©alisĂ©es Ă  l’occasion de la Joyeuse EntrĂ©e de l’archiduc Ferdinand. Ce groupe compte par ailleurs des Ɠuvres profanes dont le commanditaire reste inconnu, parmi lesquelles des paysages et des tableaux mythologiques, ainsi que des Ɠuvres peintes par Rubens pour lui-mĂȘme ou pour sa famille.

En dehors de la bourgeoisie, le clergĂ© fournit aussi de nombreuses commandes Ă  Rubens. Ces Ɠuvres font l’objet d’une troisiĂšme section. Les jĂ©suites anversois jouĂšrent un rĂŽle primordial dans ce contexte. Rubens peignit des retables pour leur Ă©glise, rĂ©alisa une sĂ©rie de plafonds et contribua Ă  la dĂ©coration architecturale et sculpturale de l’édifice. L’apport de Rubens dans l’aspect final de l’église des jĂ©suites Ă©tait tel, que nous y consacrons toute une sous-section. A travers ses Ɠuvres destinĂ©es aux Ă©glises d’Anvers et d’ailleurs, Rubens laissa son empreinte sur la peinture religieuse de son Ă©poque. Ses chefs-d’Ɠuvre traduisaient Ă©galement les idĂ©es de la contre-rĂ©forme. L’exposition montre plusieurs tableaux d’autel et dĂ©voile la genĂšse d’un certain nombre d’Ɠuvres Ă  partir de dessins et esquisses. Dans cette section, les Ɠuvres que Rubens rĂ©alisa pour les Ă©glises et couvents situĂ©s dans le territoire qui correspond aujourd’hui au Nord de la France, reçoivent une attention toute particuliĂšre.

Peintre de la cour d’Albert et Isabelle, Rubens rĂ©alisa de nombreuses commandes sur ordre des archiducs. Mais il compta Ă©galement d’autres cours europĂ©ennes parmi sa clientĂšle. Ainsi le mĂ©cĂ©nat princier et aristocratique constitue l’objet de la quatriĂšme section de l’exposition. Pour les archiducs il peignit des portraits, mais aussi des Ɠuvres enrichissant leur propre collection et des retables pour les nombreux couvents et Ă©glises qui bĂ©nĂ©ficiaient de leurs dons. Par ailleurs, Rubens travailla entre autres pour les cours française, anglaise et espagnole. A part les commandes individuelles et les portraits, cette section accorde beaucoup d’attention aux grandes sĂ©ries, telle que celle de Marie de MĂ©dicis et Henri IV, les plafonds peints du Banqueting Hall au palais de Whitehall et les dĂ©corations pour la Torre de la Parada. Outre les souverains eux-mĂȘmes, cette section aborde Ă©galement les portraits et les commandes des diplomates, des courtisans et des commandants militaires, tels que Richelieu, Leganes, Olivarez, Spinola, Arundel et Buckingham.

Bien que Rubens fĂ»t avant tout un grand peintre, il s’intĂ©ressa aussi Ă  d’autres pratiques artistiques. La cinquiĂšme section de l’exposition Ă©claire les quatre sĂ©ries de tapisseries pour lesquelles il crĂ©a les cartons : l’Histoire de Constantin, Le Triomphe de l’Eucharistie, l’Histoire d’Achille et l’Histoire de Decius Mus. Quoique ces sĂ©ries s’accordent parfaitement avec les sections consacrĂ©es au mĂ©cĂ©nat de la cour (les deux premiĂšres) ou aux commandes privĂ©es (les deux autres), elles constituent le cas Ă©chĂ©ant, une section Ă  part. L’apport de Rubens dans ces Ɠuvres est en effet d’un tout autre ordre que dans la peinture. Ici il met son talent de peintre au service d’un autre art. L’exposition montrera les tapisseries accompagnĂ©es des esquisses.

Rubens disposa d’un atelier bien organisĂ©, ce qui Ă©tait indispensable vu le volume de sa production. La derniĂšre section, consacrĂ©e Ă  l’atelier, montre des Ă©tudes de tĂȘtes, des dessins d’étude anatomique, ainsi que certaines Ɠuvres de Rubens d’aprĂšs d’autres artistes. Ces compositions n’étaient pas mises sur le marchĂ©, mais Ă©taient conservĂ©es Ă  l’atelier pour servir d’exemple. Dans la mĂȘme section, nous retrouvons aussi les Ɠuvres peintes par Rubens en collaboration avec d’autres maĂźtres qui ne travaillaient pas dans son atelier.

Catalogue

Cat. Lille 2004: Rubens

Arnauld Brejon de Lavergnée, Barbara Brejon de Lavergnée, Hans Devisscher, Alexis Donetzkoff*, Jacques Foucart*, Barbara Gaehtgens, Natalia Gritsaï*, Alexis Merle du Bourg, Jean Vittet and Hans Vlieghe*, Rubens, Lille (Palais des Beaux-Arts) and Ghent (Snoeck) 2004. 320 pp. ISBN 90-5349 500-2.